Techniques et bonnes pratiques pour observer la faune marine

observer la faune marine

L'observation de la faune marine en France est encadrée par des règles précises pour protéger les espèces. Les activités d'observation des mammifères marins doivent respecter des distances minimales définies selon les espèces. La connaissance des bonnes pratiques et des réglementations permet de profiter pleinement tout en préservant ces animaux.

Bon à savoirLes distances minimales à respecter sont de 100m pour les dauphins, 200m pour les baleines et 400m pour les espèces menacées selon l'arrêté ministériel de 2020.

Règles et distances d'observation des mammifères marins

Règles et distances d'observation des mammifères marins

L'observation des mammifères marins en France métropolitaine et dans les territoires d'outre-mer nécessite le respect strict de règles précises, établies par l'arrêté ministériel du 3 septembre 2020. Ces dispositions visent à préserver la tranquillité des 70 espèces de mammifères marins présentes dans les eaux françaises.

Distances réglementaires d'observation

La réglementation française impose des distances minimales d'observation qui varient selon les espèces :

  • 100 mètres pour les dauphins et globicéphales dans les aires marines protégées
  • 200 mètres pour les grandes baleines (rorquals, baleines à bosse)
  • 400 mètres pour les espèces menacées (comme le dugong en Nouvelle-Calédonie)

Interdictions et restrictions

La législation française proscrit formellement plusieurs comportements :

  • La destruction, capture ou prélèvement des animaux
  • Le nourrissage des mammifères marins
  • La poursuite ou le harcèlement des animaux
  • Les changements brusques de direction ou de vitesse à proximité
  • L'utilisation de drones sans autorisation spécifique

Encadrement des activités nautiques

Dans la zone de vigilance des 300 mètres, les navires doivent maintenir une vitesse entre 4 et 5 nœuds et adopter une trajectoire parallèle aux déplacements des animaux. À La Réunion, la nage avec les mammifères marins est interdite aux personnes de moins de 8 ans. L'Office français de la biodiversité (OFB) veille au respect de ces dispositions et peut dresser des procès-verbaux en cas d'infraction.

Recommandations pour l'observation

Les observations doivent s'interrompre si les animaux manifestent des signes de dérangement : plongées prolongées, changements rapides de direction, comportements d'évitement. Un seul navire est autorisé dans la zone des 300 mètres autour d'un groupe de mammifères marins.

Les meilleurs sites d'observation en France

Les meilleurs sites d'observation en France

Les meilleurs sites d'observation en France

La France métropolitaine dispose de nombreux sites privilégiés pour l'observation de la faune marine, notamment dans la Manche et sur la façade atlantique. Ces zones abritent une biodiversité marine exceptuelle avec des populations résidentes de mammifères marins.

Le Golfe normand-breton : un sanctuaire pour les grands dauphins

Le parc marin du Golfe normand-breton héberge une population sédentaire d'environ 400 grands dauphins, suivie depuis 2004 par le Groupe d'Étude des Cétacés du Cotentin (GECC). Les observations peuvent se faire toute l'année, avec un pic d'activité de mai à septembre. Le GECC a défini des zones d'approche strictes, avec une distance minimale de 500 mètres pour garantir la tranquillité des animaux.

L'archipel des Minquiers et Chausey

Ces deux archipels constituent des sites majeurs pour l'observation de la vie marine. Les Minquiers, situés au large de Saint-Malo, permettent d'observer des phoques gris et veaux-marins qui s'y reposent régulièrement. L'archipel de Chausey, avec ses 365 îles et îlots, abrite une colonie de 50 phoques gris recensée en 2024. Des excursions en bateau partent quotidiennement de Granville d'avril à octobre.

Points d'observation terrestres

Le Cap Fréhel et le Cap d'Erquy offrent des points de vue idéaux pour observer les oiseaux marins nicheurs (macareux, pingouins, guillemots) de février à juillet. La pointe du Raz permet également d'apercevoir dauphins et baleines lors de leur migration, particulièrement entre août et novembre.

Populations locales par zone

  • Golfe normand-breton : 400 grands dauphins sédentaires
  • Archipel de Chausey : 50 phoques gris
  • Côte d'Opale : 300 phoques veaux-marins
  • Iroise : 85 grands dauphins résidents
Techniques d'observation responsable en bateau

Techniques d'observation responsable en bateau

Techniques d'observation responsable en bateau

L'observation des mammifères marins depuis un bateau demande une attention rigoureuse aux règles établies pour préserver la tranquillité de la vie marine. Ces directives, développées par les scientifiques et validées par les autorités, permettent une observation faune respectueuse tout en garantissant une expérience enrichissante.

Règles de navigation et distances d'approche

La vitesse du navire doit être réduite à 7 nœuds maximum dans un rayon d'1 kilomètre autour des animaux. L'approche s'effectue par le côté, parallèlement à leur trajectoire, sans jamais couper leur route ni les encercler. La durée d'observation reste limitée à 30 minutes par groupe. Les jumelles permettent d'observer les animaux à distance sans les perturber. La marque HQWW® recommande qu'un seul navire se trouve dans la zone des 300 mètres.

Signes de perturbation à surveiller

Durant l'observation faune, les indicateurs suivants signalent un dérangement :

  • Changements brusques de direction
  • Plongées plus fréquentes et prolongées
  • Comportements d'évitement
  • Séparation des groupes
  • Battements de queue répétés

Utilisation des drones pour le whale watching

Les drones doivent maintenir une altitude minimale de 304,8 mètres au-dessus des mammifères marins. Leur usage nécessite des autorisations spécifiques et reste déconseillé sans encadrement professionnel. Les opérateurs certifiés HQWW® suivent des protocoles stricts d'utilisation.

Recommandations supplémentaires à bord bateau

Pour une observation optimale :

  • Éteindre le sonar
  • Éviter les changements brutaux de régime moteur
  • Ne pas jeter de déchets ou de nourriture
  • Maintenir une veille attentive sur 360°
  • Noter les coordonnées GPS des observations
Contribuer aux réseaux d'observation citoyenne

Contribuer aux réseaux d'observation citoyenne

Contribuer aux réseaux d'observation citoyenne

La contribution des citoyens à l'observation des mammifères marins constitue une source précieuse d'informations pour les scientifiques. En France, plusieurs réseaux structurés permettent aux observateurs de transmettre leurs données selon des protocoles standardisés.

Les programmes de science participative

Le Réseau National Échouages (RNE) coordonne depuis 1972 le suivi des échouages de mammifères marins sur les côtes françaises. Les observateurs bénévoles formés transmettent leurs données via des fiches standardisées qui alimentent une base nationale. En 2024, le RNE compte plus de 400 correspondants répartis sur tout le littoral.

L'application OBSenMER, développée par le GECC (Groupe d'Étude des Cétacés du Cotentin), permet aux plaisanciers et aux passionnés de signaler leurs observations en mer. Les données collectées incluent l'espèce, le nombre d'individus, leur comportement et leur localisation précise. En 2023, plus de 15 000 observations ont été enregistrées via cette application.

Le rôle des observateurs professionnels

Les observateurs naturalistes professionnels assurent la validation des données transmises par les citoyens. Ils vérifient l'identification des espèces grâce aux photos et descriptions fournies. Les associations spécialisées comme le Groupe Mammalogique Normand (GMN), le Groupe Ornithologique Normand (GONm) et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) mobilisent leurs experts pour cette mission.

Transmission et valorisation des données

Les observations validées sont intégrées aux bases de données nationales comme l'Inventaire National du Patrimoine Naturel. Ces informations permettent de :

  • Cartographier la distribution des espèces
  • Suivre l'évolution des populations
  • Détecter les zones sensibles nécessitant des mesures de protection
  • Comprendre les cycles de migration

Formation des observateurs

Les associations naturalistes organisent régulièrement des sessions de formation pour les observateurs bénévoles. Ces formations portent sur l'identification des espèces, les protocoles d'observation et l'utilisation des outils de saisie. En 2024, plus de 50 sessions ont été organisées sur le littoral français.

L'essentiel à retenir sur l'observation de la faune marine

L'essentiel à retenir sur l'observation de la faune marine

Les observations en mer continueront de s'adapter aux nouvelles directives de protection des espèces. Le développement des outils numériques et des réseaux citoyens permettra d'enrichir les bases de données sur les populations marines. La formation des observateurs et la sensibilisation du public évolueront vers des pratiques toujours plus respectueuses des animaux.

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